Les Balanoposthites
Introduction
La balanite désigne une inflammation du gland, et la posthite une inflammation du prépuce. La plupart du temps, les deux conditions sont toujours associées, d’où le terme de balanoposthite.
Elles peuvent avoir des causes diverses. On retrouve des facteurs prédisposants, comme une cavité préputiale profonde favorable au développement de germes, ou une litière sale. Les facteurs déterminants peuvent être un corps étranger ou un traumatisme, un déséquilibre de la flore banale, retrouvé notamment chez le bélier à l’engraissement (« pizzle rot » favorisé par un régime riche en protéines), ou des germes spécifiques, comme Campylobacter, Trichomonas ou le virus responsable de l’IBR, causant une balanoposthite infectieuse pustuleuse.
Les balanoposthites à germes spécifiques ont un pronostic reproductif plus sombre que dans le cas de balanoposthite banale.
La balanoposthite chez le taureau
Examen clinique
Lors de forme aiguë, on peut trouver des écoulements séro-sanguinolents ou purulents en dehors des mictions. On remarque des signes d’inflammation, notamment de l’oedème et de la douleur, qui peut être identifiée à la manipulation, mais également par la baisse de libido du taureau, le refus de saillie et parfois les membres pelviens arqués.
Lors de forme chronique, on peut retrouver des adhérences entre le prépuce et le pénis. Des granulations blanchâtres plus ou moins ulcérées peuvent être également présentes.
Traitement
Le traitement est en partie médical, avec une application locale d’antiseptique et d’antibiotiques, avec une extériorisation régulière du pénis afin d’éviter la formation d’adhérences et possiblement à terme d’un phymosis.
Il est également hygiénique, avec un repros sexuel de plusieurs semaines nécessaire, ainsi qu’une litière propre.
La balanoposthite chez les petits ruminants
Etiologie - Examen clinique
Chez les petits ruminants, plusieurs agents pathogènes ont été identifiés comme responsables de balanoposthite. Ces agents pathogènes peuvent causer des lésions différentes au niveau du prépuce et du pénis, comme des ulcères, ou des oedèmes. Les signes cliniques associés aux différents agents pathogènes sont rassemblés dans le tableau ci-dessous.
Diagnostic - Traitement
Le diagnostic étiologique peut être orienté par les lésions mises en évidences à l’examen clinique, mais le diagnostic de certitude s’obtient par la réalisation et analyse d’un écouvillon préputial (culture bactérienne et PCR à la recherche des agents responsables de l’affection).
Dans le cas de l’herpesvirose, une sérologie de tous les adultes doit être réalisée afin d’exclure de la reproduction tous les individus séropositifs car les animaux porteurs peuvent être temporairement contagieux lors de sortie de latence du virus.
En présence d’ulcères, il s’agit de nettoyer le prépuce puis de le désinfecter à l’eau oxygénée diluée. Des applications de teinture d’iode ou de sulfate de cuivre à 30% permettent de limiter les complications bactériennes. Si tel est le cas, une application locale de pommade antibiotique peut être ajoutée. Dans le cas de la présence de mycoplasmes ou d’uréaplasmes, un traitement systémique à base d’oxytétracycline longue action est recommandé, même si les échecs thérapeutiques sont fréquents.
Si des brides cicatricielles sont mises en évidence, une intervention chirurgicale est nécessaire afin d’éviter de développer un phymosis.