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Examen échographique

L'outil diagnostic d'infertilité

Intérêt de l'examen

L’échographie est d’abord un moyen de compléter l’examen génital du mâle. Elle permet en effet d’avoir une idée plus précise de l’aspect des organes reproducteurs internes, parfois dificilement palpables. 

Elle peut se révéler indispensable pour détecter certaines lésions, notamment au niveau des glandes accessoires, de l’épididyme et intra-testiculaire. Elle peut permettre d’aboutir à un diagnostic sur une lésion de manière non invasive, contrairement à des biopsies ou ponctions. 

C’est un examen qui nécessite de l’expérience, son utilisation systématique lors de l’examen génital permet de se familiariser aux images échographiques physiologique et/ou pathologiques et ainsi de détecter avec plus d’acuité les lésions lors de leur présence.

Méthode

L’échographie de l’appareil génital du taureau se réalise en deux temps. La première partie de l’examen échographique est réalisée au niveau du scrotum, et permet de visualiser les enveloppes testiculaires, les testicules, épididymes et cordon spermatiques. Un abord par voie transrectale est ensuite nécessaire afin de visualiser les glandes annexes. 

En cas de doute sur une lésion au niveau du pénis et du fourreau, il est possible de poser la sonde échographique au niveau de la lésion suspectée par voie transcutanée. 

L’utilisation d’une sonde linéaire de 6 MHz est recommandée afin d’obtenir un compromis entre résolution et profondeur de champ. L’emploi abondant de gel lubrifiant épais entre la sonde et la peau permet d’augmenter la qualité des images en améliorant le contact, notamment au niveau du scrotum où la peau est fortement plissée. Plus le gel est épais, mieux il tiendra en place entre la sonde et la peau. 

La contention est importante afin d’avoir des images de qualité en étant en sécurité. Le taureau est de préférence placé dans un travail en présence de son soigneur habituel qui le rassure. Si le taureau n’est pas suffisamment calme pour réaliser l’examen, alors une sédation est recommandée.

échographie du parenchyme testiculaire

Les enveloppes scrotales (rouge) recouvrent le testicule, qui est composé échographiquement d’un parenchyme homogène (jaune) et d’un rete testis hyperéchogène (vert). Le septum inter-testiculaire (bleu) sépare les deux testicules et apparait plus échogène que le parenchyme testiculaire.

Enveloppes testiculaires et testicules

L’échographie des testicules se fait généralement en coupe longitudinale, la sonde est placée verticalement le long du grand axe du testicule (bord latéral). Une main maintient la sonde, l’autre main maintient le testicule en place. Un balayage de l’ensemble du parenchyme testiculaire est réalisé en déplaçant la sonde.

Les enveloppes testiculaires sont alors visibles en haut de l’image. Elles ont une échogénicité plus importante que le parenchyme testiculaire, et sont indistinguables les unes des autres.

Le parenchyme testiculaire a une échogénicité moyenne et plutôt homogène. Au centre du parenchyme, le médiastin testiculaire correspond à une structure hyperéchogène linéaire de 2 à 4 mm d’épaisseur, orienté dans le grand axe du testicule. L’échogénicité du parenchyme testiculaire augmente entre 20 et 40 semaines d’âge, principale période de croissance des tubes séminifères, responsable de cette augmentation de l’échogénicité. Des zones de fibroses testiculaires visualisables sous formes d’une augmentation focale d’échogénicité sont fréquentes, notamment chez les jeunes taureaux, mais n’affectent pas la qualité de la semence.

Epididyme et plexus pampiniforme

La queue de l’épididyme est située ventralement au testicule apparait de forme conique à l’échographie ; elle est difficile à échographier, la peau scrotale est fortement plissée dans cette zone, diminuant ainsi le contact. La tête, quant à elle, est de forme aplatie. La tête et la queue ont une échogénicité légèrement hypoéchogène et plus hétérogène par rapport à celle du parenchyme testiculaire.

Le cordon spermatique, contenant le plexus pampiniforme, le canal déférent et le muscle crémaster est à échographier grâce à une coupe transversale, en plaçant la sonde entre le haut du testicule et l’intérieur de la cuisse. La zone sera préalablement enduite de gel. La sonde est placée horizontalement en haut du testicule, une coupe transversale du testicule est alors visualisée, caractérisée par la présence du rete testis prenant l’apparence d’un petit cercle hyperéchogène. La sonde est ensuite déplacée vers la région inguinale tout en gardant la même orientation horizontale. La coupe qui apparaît correspond alors à la tête de l’épididyme, en remontant quelques centimètres plus haut le cordon spermatique apparaît. Veillez à ne pas presser trop fort sur la sonde sous peine de comprimer les structures du cordon spermatique, diminuant ainsi la qualité de l’image. 

Le conduit déférent et le plexus pampiniforme ne peuvent pas être distingués à l’échographie. Il s’agit d’une structure hétérogène, correspondant à l’enchevêtrement des veines testiculaires autour de l’artère testiculaire. Les zones anéchogènes correspondent à la lumière des vaisseaux, les zones hyperéchogènes à leurs parois.

On retrouve le parenchyme testiculaire (jaune) recouvert des enveloppes testiculaires en haut de l’image (rouge). La tête de l’épididyme apparait moins homogène que le parenchyme, et de forme de haricot. On retrouve sur la gauche de l’image un début de plexus pampiniforme (bleu).

La queue de l’épididyme présente le même aspect hétérogène que la tête. Elle est située à l’extrémité distale du testicule, le parenchyme est visible en jaune sur l’image. 

Le plexus pampiniforme (bleu) est accolé à la partie proximale du testicule (jaune). Il présente un aspect trabéculé, avec un contenu sanguin anéchogène.

Glandes annexes

En introduisant la sonde longitudinalement dans le rectum puis en avançant crânialement sur une courte distance, le corps de la prostate apparaît à l’image. En tenant la sonde, on peut par la même occasion palper un renflement fibreux lisse et non dépressible qui correspond au corps de la prostate. La sonde peut-alors être placée transversalement au grand axe du rectum en la tournant d’un quart de tour à l’horizontal afin d’obtenir une coupe transversale de la prostate.

Une coupe transversale échographique de la prostate permet de visualiser les deux canaux éjaculateurs (fusion du conduit déférent avec le conduit éjaculateur de la glande vésiculaire) et l’urètre qui se situent au centre de la partie conglomérée de la prostate.

En avançant crânialement par rapport au corps de la prostate et en réalisant de petits mouvements de translation latérale de la sonde, l’insertion des vésicules séminales apparaît. Chez certains taureaux adultes il peut être impossible de suivre les vésicules séminales jusqu’à leur extrémité. 

Les vésicules séminales ont une échogénicité homogène grisée, et présentent une lobulation caractéristique. Un liseré échogène les entoure et correspond à la séreuse. Des zones anéchogènes présentes dans le parenchyme peuvent être visibles et correspondent au liquide séminal. 

Les ampoules déférentes sont placées médialement aux vésicules séminales. Leur échographie se fait en progressant crânialement à partir des positions indiquées pour l’échographie de la prostate. Des coupes transversales et longitudinales des ampoules déférentes peuvent être réalisées. La paroi des ampoules est épaisse et la lumière est anéchogène si elles sont vides. Lorsque des spermatozoïdes sont présents dans la lumière, l’échogénicité devient hétérogène.

Les glandes bulbo-urétrales sont difficilement accessibles par palpation trans-rectale et par échographie car recouvertes par le muscle bulbo-spongieux.

Les glandes vésiculaires ont un parenchyme (jaune) d’aspect lobulé et plutôt homogène. On retrouve au centre de ces glandes les canaux acheminant le liquide séminal.

La portion conglomérée de la prostate est de forme ronde, organisée autour de l’urètre (bleu). On retrouve alors un parenchyme hétérogène (jaune) entouré d’une enveloppe musculeuse épaisse (vert). La portion rouge représente la paroi rectale.

Les ampoules déférentes se situent entre la paroi rectale et la vessie (orange). Elles sont de forme ronde, composée d’un parenchyme (jaune) entouré d’une paroi musculaire (verte), plus fine que celle entourant la prostate.

Le muscle rétracteur du pénis (violet) entoure le pénis et apparait hypoéchogène. La tunique albuginée (rose) entoure le corps caverneux (rouge), le corps spongieux (vert) et l’urètre (bleue). Les veines du corps caverneux sont de chaque côté du pénis (jaune).

Pénis

En coupe transversale, le pénis prend un aspect arrondi et symétrique. La zone plus anéchogène autour de cette structure correspond au muscle rétracteur du pénis. On retrouve en périphérie la tunique albuginée et les veines du corps caverneux, latéralement de chaque côté du pénis. Le corps caverneux prend une forme de haricot, dans laquelle vient se loger l’urètre et le corps spongieux.

Testez-vous !

Retrouvez dans la section Quiz et cas cliniques un questionnaire pour vérifier votre aptitude à reconnaitre les différentes parties de l’appareil génital mâle à l’échographie !

Quiz n°2 : images échographiques physiologiques