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Cas clinique n°2

Hypofertilité chez un taureau Blond d'Aquitaine

Motif de consultation

Un taureau Blond d’Aquitaine de 22 mois, est présenté pour hypofertilité en élevage. Lors de la dernière saison de monte sur 12 femelles mises à la saillie, l’éleveur rapporte que seulement 4 femelles sont gravides. 

Examen génital

A l’examen clinique, le taureau présente une circonférence scrotale de 45 cm, ce qui est élevé (valeurs usuelles : 32 à 36 cm).

La tête de l’épididyme gauche est douloureuse à la palpation et de volume augmenté (4 cm de diamètre). La queue de l’épididyme gauche est très ferme. 

Le fourreau, le pénis et le prépuce sont normaux, les testicules sont souples à la palpation. Les glandes annexes sont normales à la palpation. 

Le scrotum présente un aspect gonflé et chaud, et est douloureux à la palpation.

Examen échographique

On remarque une anomalie au niveau de la tête de l’épididyme gauche, qui présente un aspect plus hétérogène et une structure kystique à contenu anéchogène de petite taille.

 

L’épididyme droit (vert) présente un aspect normal. On apperçoit sur l’image les enveloppes testiculaires (rouge) et une partie du parenchyme testiculaire (jaune).

L’épididyme gauche (vert) présente une structure kystique de petite taille (bleue) et un aspect plus hétérogène que le droit.

Examen de la semence

Une collecte de sperme est réalisée à l’électroéjaculateur, et a entrainé des manifestations douloureuses. Les paramètres séminologiques sont résumés dans le tableau suivant : 

Conclusion

L’oligospermie observée est à relativiser en raison de l’important volume spermatique récolté par électroéjaculation. La qualité du sperme est moyenne, l’éjaculat présente beaucoup de spermatozoïdes décapités. Ces anomalies sont probablement dues à l’inflammation de l’épididyme. La réaction légèrement positive au test de Schalm signe une inflammation de l’appareil génital, compatible avec une épididymite.  

L’origine infectieuse de l’affection (chlamydophilose, fièvre Q, mycoplasme, ureaplasme etc…) est à évaluer en fonction des résultats sérologiques ou bactériologiques. La qualité de l’éjaculat pourrait être suffisante pour assurer la mise à la reproduction d’un groupe de femelles, à condition que le taureau ne soit pas porteur d’un germe potentiellement transmissible par le sperme (fièvre Q ou chlamydophilose, par exemple). D’autres affections pourraient être envisagées, comme le granulome spermatique. 

Le pronostic de l’épididymite est réservé, elle entraîne en effet l’obstruction quasi définitive des voies efférentes spermatiques. Et dans ce cas, la production spermatique est assurée par un seul testicule. Il est conseillé d’évaluer la qualité du sperme quelques mois après la guérison du taureau.